L’un des épisodes les plus connus de l’Ancien testament s’est peut-être véritablement déroulé. Moïse aurait vraiment écarté les eaux de la mer rouge, ou, plutôt, les eaux de la mer rouge se seraient vraiment écartées, explique The Independent. C’est ce qu’ont découvert les chercheurs du National Centre for Atmospheric Research et de l’université du Colorado, à Boulder.
En s’appuyant sur des simulations par ordinateur, les scientifiques ont découvert qu’un puissant vent, un vent de l’Est qui aurait soufflé pendant 12 heures, pourrait avoir écarté les eaux, comme on peut le lire dans la partie de la Bible qui a inspiré tant de films. Ces conditions atmosphériques auraient créé un passage de deux milles (environ 3 km) de long et trois milles de large (un peu moins de 5 km) resté «ouvert» pendant quatre heures.
Mais il y a deux problèmes, explique Discovery News: tout d’abord, un vent d’une telle puissance aurait balayé aussi les Hébreux, on les voit donc mal traverser la mer et fuire l’armée égyptienne.
Et, autre contradiction: «D’après le récit biblique, le vent viendrait d’Est», explique Carl Drews, du National Center for Atmospheric Research. Du coup, si on se fie à ces indications, le lieu du miracle ne serait pas la Mer Rouge, mais plutôt le delta du Nil.
Mais alors, quelles eaux Moïse a-t-il écarté, celles de la Mer Rouge, ou celles du delta du Nil? Une controverse sur la traduction du texte biblique permet de sortir de l’impasse.
«Dans le livre de l’Exode, on peut lire “yam suf”, explique Drews, qui, littéralement, signifie “mer des roseaux”. Une description qui coïncide avec l’endroit étudié par Drews dans le delya du Nil: un lac rempli de roseaux de papyrus…
«Dans la plupart des traductions de la Bible, “yam suf” est traduit par Mer Rouge», explique Drews. Du coup, on parle toujours de Mer Rouge. Mais Kenneth Kitchen et James Hoffmeier, érudits bibliques, se sont penchés sur la question et ont conclu que la région marécageuse le long du Canal de Suez pourrait tout aussi être l’endroit désigné par «yam suf». Tout de même, Hoffmeier préfère se montrer prudent.
«Les tentatives de comprendre les évènement décrits dans la Bible à travers des considérations géographiques et climatiques sont les bienvenues, explique-t-il. Mais les enquêteurs doivent doubler ces explications d’une lecture attentive et contextualisée du texte biblique.»