Les autorités sanitaires ont annoncé jeudi le premier décès en France d’une patiente porteuse du virus de la grippe A (H1N1), une adolescente de 14 ans qui souffrait déjà d’une maladie grave compliquée par une autre infection.
Le pire est-il à venir?
Il semble que ce décès annoncé par l’Institut de veille sanitaire (InVS) ne soit pas directement lié à la nouvelle grippe. La jeune fille « souffrait d’une maladie grave, compliquée d’une infection pulmonaire sévère, autre que la grippe », souligne en effet l’InVS dans un communiqué.
« Dans le cadre d’un bilan systématique lié au contexte de l’épidémie actuelle, une recherche du virus A (H1N1) 2009 a été effectuée et s’est révélée positive », précise un communiqué de l’InVs. « Il s’agit du premier décès en France d’une personne chez laquelle le virus A(H1N1) a été identifié ».
Lors d’une conférence de presse donnée dans la soirée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest, le professeur Jacques Sizun, chef du service de pédiatrie et de réanimation, a mis en garde contre les « raccourcis » de formulation. « La meilleure façon de communiquer est de dire que c’est la première fois qu’on met en évidence un résultat positif chez une personne qui est décédée, et non pas de dire que c’est le premier cas de décès par la grippe », a souligné le médecin.
La jeune fille avait été hospitalisée début juin à l’hôpital Necker à Paris, puis transférée en réanimation pédiatrique à Brest le 9 juillet, a précisé le professeur Sizun. Elle est décédée le 18 juillet et le prélèvement date du 17 juillet.
La jeune patiente souffrait de « multiples pathologies », notamment d' »une maladie rare avec un déficit immunitaire important », a expliqué le professeur. « Elle présentait une altération de son état général, progressif depuis janvier 2009. Son état s’est aggravé progressivement depuis juin, dans un contexte de surinfection pulmonaire avec des germes résistants. »
« Donc, dans l’état actuel, pour nous il est difficile d’affirmer avec certitude que le décès est lié à la grippe. La dégradation de son état clinique date de plusieurs mois. Son évolution s’est traduite en plusieurs hospitalisation sur plusieurs semaines et donc ce n’est pas une aggravation brutale due à une surinfection par grippe ou par autre virus », a-t-il souligné.