Microsoft et Yahoo ont annoncé mercredi la signature d’un partenariat de dix ans dans la recherche sur internet et la publicité en ligne destiné à leur permettre de mieux concurrencer Google.
Quatre ans de bataille épique, de bluff, de pression, de rendez vous manqués et de révolution de palais. Quatre ans de feuilleton et Microsoft est parvenu enfin à faire tomber la Bastille Yahoo!. Le premier éditeur mondial de logiciels réussit l’exploit d’arrimer à lui le moteur de recherche sur internet certes déclinant, mais tout de même numéro deux du marché. Sans tirer un coup de feu. En l’occurrence sans débourser un dollar.
A Wall Street, l’action Yahoo perdait cependant 10,9% à 15,35 dollars vers 17h30 GMT, certains investisseurs se disant déçu par le cadre restreint de l’accord, qui ne prévoit aucun versement de la part de Microsoft. Le titre de ce dernier cédait 0,3% à la même heure à 23,40 dollars; Google perdait 1,31% à 434,10 dollars.
« Pour ceux qui s’attendaient à un rachat (NDLR: de Yahoo par Microsoft), l’accord annoncé aujourd’hui est plutôt décevant », commente Marc Pado de Cantor Fitzgerald. « Cet accord sur dix ans, ce n’est pas une mauvaise chose, mais ce n’est pas aussi bien que ce que les investisseurs attendaient ».
Cette annonce met fin à de multiples rebondissements des pourparlers entre les deux entreprises depuis l’offre de 47,5 milliards de dollars de Microsoft sur son nouveau partenaire l’an dernier, rejetée par Yahoo.
Selon les termes de l’accord, Yahoo utilisera les ressources de recherche du moteur Bing de Microsoft tandis que les contrats de publicité internet liée aux liens subventionnés, pour les deux entreprises, seront négociés par les services commerciaux de Yahoo. C’est cependant la technologie AdCenter de Microsoft qui assurera l’affichage des liens sponsorisés liés aux résultats de recherche.
Chacun des deux partenaires conservera en revanche ses activités d’encarts publicitaires classiques et ses services commerciaux associés.
Bien que la PDG de Yahoo Carol Bartz ait déclaré par le passé que tout accord nécessiterait un partenaire « aux poches bien pleines », elle s’est déclarée mercredi satisfaite de l’accord de partage de revenus, ajoutant qu’il était plus intéressant pour son entreprise que le versement immédiat d’une somme fixe.